Les rapports entre empathie et énonciation à l’aune de la réflexivité du/de la chercheur.euse. Implications méthodologiques à partir d’une étude sur la communication sociale par affiches

Abstract

Cet article aborde différentes questions liées à l’étude énonciative de l’empathie. Même si les liens empathiques sont biologiques et culturels, nous supposons que certains messages ont plus de probabilités que d’autres de déclencher une réaction empathique, au vu du vécu personnel du chercheur/de la chercheuse. Afin d’élucider cette question, nous pouvons convoquer le concept de réflexivité, conçu comme un examen des influences possibles de la subjectivité dans les pratiques de recherche (à cause de facteurs sociaux ou personnels). L’étude que nous avons menée a pour but celui de vérifier cette hypothèse ainsi que celui de questionner le rôle et la place de la subjectivité dans la recherche en analyse du discours. À travers l’étude de deux affiches issues de deux campagnes de communication sociale (l’une contre les violences faites aux femmes et l’autre contre le tabagisme social), nous montrons que l’application de critères linguistiques et de conceptualisations énonciatives (deixis, construction textuelle des points de vue) permet d’identifier les même stratégies de production de sens, malgré une sensibilité accrue que nous pourrions ressentir vis-à-vis de la première question de société, ce qui pourrait faciliter le décodage d’une stratégie de communication empathique. Lorsqu’elle est contextualisée dans un cadre théorique précis et mise en dialogue avec d’autres données, la subjectivité peut donc être un instrument utile à l’exploration des corpora sans porter préjudice à l’analyse correcte des données.