Traduire « à la diable » : L’enfer mis en vulgaire parlure d’Antoine Brea
DOI:
https://doi.org/10.6092/issn.1974-4382/18008Parole chiave:
traduction, Dante, Inferno, Brea, tabou traductif, textométrieAbstract
L’Enfer mis en vulgaire parlure d’Antoine Brea (la dernière traduction de l’Inferno de Dante, publiée en 2021) illustre la dimension polysémique du terme erreur qui, étymologiquement, désigne la faute comme forme de déviation, d’éloignement. L’Enfer de Brea erre, au sens où il se démarque programmatiquement des traducteurs qui l’ont précédé (une retraduction est toujours une correction et, à ce titre, elle présuppose l’erreur des traductions précédentes). Mais cette « traduction à la diable » est aussi une erreur au sens propre du terme, puisqu’elle s’écarte d’une norme linguistique établie. La réaction de Brea aux traductions puristes ou puritaines de ses prédécesseurs produit en effet une dégradation de la langue en « parlure » et du vulgaris (l’illustre langue vernaculaire théorisée par Dante) en vulgaire. Or, cet errer est-il vraiment une erreur ? Pour répondre à cette question, cette étude prendra en examen la violation d’un tabou traductif et, en particulier, la présence d’un vocabulaire scatologique dans l’Enfer de Brea. Une analyse qualitative sera appuyée par les outils offerts par la textométrie et par un relevé automatique du lexique d’un corpus, « Les Divines », comprenant 40 traductions françaises de l’Enfer de Dante (totalisant 1 474 726 mots) publiées de 1800 à 2021.
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