« Je n’ai pas le temps d’écrire. Parler, ça va plus vite » : la mécanique lyrique et le monologue extérieur d’Olivier Cadiot au défi de la traduction

Autori

  • Ida Porfido Università degli Studi di Bari Aldo Moro

DOI:

https://doi.org/10.6092/issn.1974-4382/16028

Parole chiave:

traduction théâtrale, traduction collaborative, dramaturgie française contemporaine, Olivier Cadiot, Fairy Queen, analyse stylistique

Abstract

Nous allons rendre compte ici d’une expérience de traduction théâtrale se situant à mi-chemin entre la théorie et la pratique traductionnelle. Il y sera question du projet « Tradurre per la scena », issu du partenariat entre trois institutions de la ville de Bari – l’Alliance française, le théâtre Kismet OperA et l’ancien Dipartimento di Lingue e Letterature Romanze e Mediterranee de l’université.

En 2008, nous avons constitué à l’université un groupe de traduction théâtrale qui a travaillé à une version italienne de Fairy Queen d’Olivier Cadiot (P.O.L., 2002). Nous nous sommes donc confrontés aux multiples problèmes que pose en traduction son écriture débridée : questions de rythme, de régimes de vitesse, de voix, de tons, de sonorités, de jeux de mots… Au delà de l’expérience de traduction proprement dite, les participants au laboratoire ont eu également l’opportunité de rencontrer les metteurs en scène et les acteurs chargés de représenter le texte de Cadiot, mais aussi d’assister aux répétitions et d’apporter des correctifs à la traduction préparée lors du travail en commun. Car, en plus de la mise en scène au théâtre, le texte italien a fait l’objet d’une publication dans une édition bilingue, à l’intérieur d’une collection expressément créée par le Département. Nous estimons qu’une illustration de cette expérience pourrait susciter l’intérêt des spécialistes de la traduction théâtrale, et cela pour différentes raisons : a) parce qu’elle met en jeu des compétences culturelles très variées (d’ordre linguistique, stylistique, dramaturgique, sémiotique, pédagogique, etc.) ; b) parce qu’elle constitue l’un des rares exemples de traduction collective, qui plus est dans un domaine assez négligé par la réflexion théorique ; c) parce qu'elle donne la possibilité, assez rare, de suivre le parcours idéalement complet, de la scène à l’édition, d’un texte dramaturgique étranger ; d) parce qu'elle interpelle de près la complexité de la relation qui unit le traducteur au dramaturge, à l'acteur, voire à l'auteur.

Pubblicato

2022-12-19

Come citare

Porfido, I. (2022). « Je n’ai pas le temps d’écrire. Parler, ça va plus vite » : la mécanique lyrique et le monologue extérieur d’Olivier Cadiot au défi de la traduction. MediAzioni, 35(1), A91-A106. https://doi.org/10.6092/issn.1974-4382/16028